Mon Assiette Consciente

Je suis sûre que vous vous deman­dez ce que peut bien vouloir dire ce titre. Si c’est le cas et que vous lisez déjà ces lignes, c’est que j’ai su attis­er votre curiosité ! En effet, j’aurais pu inti­t­uler cet arti­cle : Pourquoi et com­ment adopter une meilleure ali­men­ta­tion ?, ou encore Bien manger : oui, mais com­ment ? mais vous vous seriez dit “Ah oui, encore un arti­cle de plus sur le sujet, ça va je sais”.
Et bien, j’espère que cet arti­cle vous don­nera une nou­velle approche grâce à ces dif­férentes clefs.

Com­pos­er une assi­ette con­sciente n’est, à 1ère vue, pas une mince affaire. D’abord, parce qu’il est ques­tion de san­té, mais aus­si d’un mod­èle socié­tal plus respectueux de la terre, des paysans qui la tra­vail­lent et du bien-être ani­mal. 

Et c’est là que nous entrons dans le coeur du sujet et de notre cerveau^^

Nous, pau­vres humains, avons gran­di dans un sché­ma cul­turel struc­turé, qui nous empêche à pre­mière vue d’avoir une vision d’ensemble. Je m’explique. Si je vous par­le en cette sai­son d’une glace veg­an, vous pour­riez vous dire : “wouah génial, pas de lac­tose, pas de souf­france ani­male,  je vais me régaler saine­ment”
Mais avez-vous ouvert les autres cas­es : “Y a t-il des addi­tifs, du soja ogm, beau­coup de sucres et lesquels, des pro­duits qui vien­nent de loin à l’empreinte car­bone élevée, qui l’a pro­duite ?” On y arrive à cette assi­ette con­sciente…

Et on peut faire la même chose pour un bis­cuit sans gluten, un plat “healthy”, bio, et même une gour­man­dise IG bas !

Nous caté­gorisons facile­ment les choses, n’est-ce pas ? Et bien vous voyez que ce qui peut être “sain” n’est pas for­cé­ment “respon­s­able” et inverse­ment. Et si c’est “sain”, l’est-ce vrai­ment ou se per­met-on de pos­er ce mot juste parce que le pro­duit est par exem­ple sans gluten ? Un pro­duit certes sans gluten, mais sûre­ment à l’indice gly­cémique cat­a­strophique ou encore avec des addi­tifs ou peut-être du soja, avec de l’emballage et du sur-embal­lage…? 

Il y a quelques années déjà, lorsqu’on a vu des cam­pagnes de com­mu­ni­ca­tion vous présen­tant l’amande comme un encas sain idéal pour votre pause de l’après-midi, les ventes ont décol­lé con­traire­ment à celles des bar­res de céréales. Mais per­son­ne ne vous a dit qu’il s’agissait d’amandes :
-pas néces­saire­ment bio donc traitées
-qui men­a­cent la survie de nos abeilles
-en prove­nance de Cal­i­fornie. Bon­jour l’empreinte car­bone !
-avec des cul­tures inten­sives qui assèchent con­sid­érable­ment les sols & con­tribuent grande­ment à notre réchauf­fe­ment cli­ma­tique 
-peu chères grâce à la quan­tité pro­duite (économie d’échelle) et sa main d’oeuvre à bas coût
-qu’il était préférable de faire pré-ger­mer l’amande pour une meilleure assim­i­la­tion micro-nutri­tion­nelle et diges­tion
et pour­tant ven­dues (en vrac) dans vos grandes sur­faces (bio) préférées…


***


Peut-être que déjà, à ce stade de la lec­ture, vous prenez con­science de quelque chose et regarderez à deux fois l’origine et la com­po­si­tion de votre brique de lait d’amandes, de crème d’amandes, des yaourts végé­taux qui rem­plis­sent vos paniers ; ah et votre prochaine galette frangi­pane !  pour ne par­ler que de l’amande^^

Peut-être qu’il serait plus sim­ple de lim­iter leur con­som­ma­tion mal­gré leurs atouts san­té. Peut-être même qu’il en existe par chez vous ? D’ailleurs, KléZia utilise des aman­des bio du Tarn et Garonne pour ses créa­tions et ses bois­sons végé­tales….

Et si vous n’avez pas cette chance, ne vous sentez ni dépassés ni abat­tus, voyez-y aus­si une occa­sion de décou­vrir ou redé­cou­vrir des tré­sors gas­tronomiques de chez nous : farine de pois chiche, orgé, mûroise, ortie, bour­geon de sap­ins, nigelle, huile de came­line ou de carthame, cumin des mon­tagne, fleurs comestibles… Ca nous chang­erait des avo­cats, huiles de coco, lait de coco, baies de goji…, non ? Tout comme la noix de cajou qui com­pose nom­bre de plats VG “healthy” (cheese­cake, faux­mages…), les dattes con­tenues dans nos bar­res énergé­tiques crues ou ener­gy balls, les mangues de nos bûch­es de Noël, le gin­gem­bre de nos laits d’or… Quoi qu’il y ait des chances de les accueil­lir prochaine­ment dans notre pat­ri­moine gas­tronomique avec ces change­ments cli­ma­tiques affolants…
En atten­dant, je ne saurais trop vous con­seiller de vous rap­procher de cer­tains natur­opathes comme Valérie Ragot qui ont une con­nais­sance et une sen­si­bil­ité du végé­tal…

 

Allez, encore un exem­ple un peu plus com­pliqué mais des plus intéres­sants. J’en ai plein !!! On se méfie plus facile­ment de l’agriculture inten­sive et des pro­duits de l’industrie agroal­i­men­taire. Mais con­traire­ment aux à pri­ori, qu’un ali­ment soit issu d’un petit arti­san ou d’un petit pro­duc­teur ne le rend pas néces­saire­ment plus vertueux qu’un autre. Je vous pro­pose deux gra­nolas arti­sanaux :

*Le 1er est fait dans le Tarn (81), à base du miel de l’exploitation et avec des céréales, des pommes et des copeaux de noix de coco. Il est ven­du dans un sachet plas­tique. Quand on regarde de plus près, les céréales sont extrudées : pétales de maïs et billes de riz souf­flées. 
D’un point de vue socié­tal : Il n’y a que le miel qui soit local et la fab­ri­ca­tion arti­sanale. Le reste, même les pommes, ne provient pas de la région ni même du pays. On peut forte­ment douter de l’extrusion arti­sanale tar­naise, mais là c’est à vous de pos­er la ques­tion au pro­duc­teur si tant est que le lieu de vente et le nom­bre d’intermédiaires vous per­me­t­tent de le lui deman­der. 
Le con­di­tion­nement plas­tique, bien que recy­clable, reste un déchet de plus à val­oris­er… Le meilleur déchet est celui qu’on ne pro­duit pas 🙂
D’un point de vue san­té : L’extrusion des céréales aug­mente l’indice gly­cémique et le vol­ume du sachet. Les pro­duits trans­for­més sont de pau­vre qual­ité nutri­tion­nelle. Psy­chologique­ment, vous avez l’impression qu’il y en a beau­coup et que vous en avez pour votre argent. Rien n’indique une cuis­son douce qui priv­ilégie les vit­a­mines au détri­ment des calo­ries vides. Bad­aboom…

-Le 2ème est fait dans le Gers (32) à base de flo­cons, fruits et graines. 
D’un point de vue socié­tal : Après lec­ture, on voit que le pro­duit est cer­ti­fié bio et l’approvisionnement 100% local. Il pos­sède le logo “Sud de France”. Il est con­di­tion­né dans un con­tenant en verre con­signé.
D’un point de vue san­té : Il est cuit à basse tem­péra­ture. Il ne con­tient aucun  sucre ajouté. 
Psy­chologique­ment, le vol­ume n’est pas très gros con­traire­ment à son homo­logue Tar­nais mais il ne sem­ble pas con­tenir d’ingrédients trans­for­més. Ca m’a l’air d’être le graal si ce n’est son prix…
NB : Vous savez que ce qui “cale”, comme les ingré­di­ents à IG bas, notam­ment bruts non trans­for­més, vous pro­cure une énergie douce et durable. Pas de grig­no­tages, pas de fringales. Alors quand vous con­som­mez des ali­ments rich­es en sucre (dont le procédé d’extrusion fait par­tie) et pau­vres en fibres, vous avez de fortes chances d’avoir faim quelques heures après. Résul­tat, vous aug­mentez le nom­bre de calo­ries néces­saires, votre con­som­ma­tion et vos dépens­es, tout en dégradant votre san­té.

 ***

Main­tenant que vous avez appréhendé ces deux leviers d’analyse : santé/sociétal, j’aimerais vous éclair­er sur deux vari­ables devant lesquelles l’humain est naturelle­ment faible et qui devi­en­nent le ter­rain de jeu favori de l’industrie mar­ket­ing (même arti­sanale) : La facil­ité et/ou le prix

 

LE PRIX — Reprenez notre exem­ple des gra­nolas. Le poids est le même mais le vol­ume dif­fère. L’un est plus gros et moins cher que l’autre, même si cet autre est plus “con­scient”. Lequel choi­sis­sez-vous ?

 

LA FACILITE — Autre exem­ple, à la TV, une entre­prise vous pro­pose la livrai­son de repas à domi­cile, sous-vide (qui se con­ser­vent 3 mois à T° ambiante), et qu’il n’y a plus qu’à réchauf­fer au micro-ondes. Une autre entre­prise de quarti­er cette fois-ci, vous pro­pose un panier de pro­duits régionaux et bio avec des fich­es recettes pour réalis­er vos pro­pres plats pour la semaine à récupér­er dans un point de retrait.
Lequel choi­sis­sez-vous ?

Voilà com­ment vous pou­vez penser faire des économies de temps et/ou d’argent pour finale­ment con­som­mer et dépenser plus, tout en optant pour une ali­men­ta­tion calorique et micronu­tri­onelle­ment carencée et asep­tisée qui pour­rait vous ren­dre plus vul­nérable aux aller­gies ali­men­taires. On par­le bien ici de mal­nu­tri­tion, oui oui… Atten­tion votre immu­nité est en jeu ! Vous devenez ain­si une proie facile pour les mal­adies car­dio-vas­cu­laires, dia­bète, can­cers, et même aux virus^^
Soit dit en pas­sant, saviez-vous qu’aujourd’hui, dans le monde, 1 décès sur 5 est dû à la nour­ri­t­ure, soit 11 mil­lions de per­son­nes ? Plus que le tabac…

Ras­surez-vous, ces réac­tions sont bien “nor­males” ! Notre cerveau est un sacré farceur. Néan­moins, une fois qu’on l’a décodé et qu’il nous tient à coeur de défendre cer­taines valeurs, ces “automa­tismes” saut­ent facile­ment.

Bref, grâce à votre con­nais­sance et votre niveau de con­science, vous ne tomberez plus dans ces pièges, et ce en action­nant ces 4 leviers

 

Le mieux reste d’aller à la source, ren­con­tr­er ses pro­duc­teurs (Ferme, Marché, AMAP, La ruche qui dit oui, Loca­vor…), cuisin­er soi-même, de sai­son avec des ingré­di­ents bruts, des cuis­sons douces…
Et si tout cela vous sem­ble être un casse-tête par excel­lence,  tournez-vous vers cer­tains acteurs locaux de con­fi­ance : 

*Les mag­a­sins dri­ves engagés : Le dri­ve tout nu est un dri­ve zéro déchet, rapi­de, local, majori­taire­ment bio
*Les mag­a­sins de pro­duc­teurs / vrac qui regroupent la majorité des pro­duits. Pas besoin d’aller faire la tournée des pro­duc­teurs ! Je vous ren­voie vers les parte­naires engagés avec lesquels KléZia tra­vaille > ici
* Des mar­ques de con­fi­ance comme cette super mar­que qui vous écrit de sacrés arti­cles même les jours fériés 🙂 …

***

Et si l’envie de vous lancer est là mais que la mon­tagne vous sem­ble trop haute, et que….
Shu­u­u­u­uu… on inspire…. on expire…


Ayez con­science que nous sommes humains, donc impar­faits.
Moi-même, je fais des entors­es et je le vis bien parce que c’est la fréquence de cette con­som­ma­tion qui pose prob­lème. Savoir que l’on peut pren­dre plaisir à manger des plats ni sains ni engagés, tout en con­sid­érant son impact nous aide à lim­iter ces extras. Et puis je vous assure qu’à tra­vers cet éveil intel­lectuel, on éveille aus­si nos papilles. C’est qu’elles devi­en­nent “exigeantes” ! Il est donc plus sim­ple de se pass­er de “cochon­ner­ies”.

La seule 1ère grosse con­ces­sion est d’accepter de chang­er le con­tenu de nos assi­ettes. Ah, le change­ment ! On ne l’aime pas trop, je sais… Mais quand vous ver­rez la nou­velle palette ali­men­taire que peut vous offrir votre ter­ri­toire, vous lâcherez vos acquis et vos cer­ti­tudes bien plus facile­ment que vous ne pou­viez le penser 🙂 

Le secret de la réus­site com­mence par la prise de con­science. S’en suit la théorie des “petits pas” pour un change­ment durable et pro­fond. Petit à petit, on devient moins petit 🙂 

Naturelle­ment, cela néces­site un savoir et un savoir-faire qu’il faut acquérir. Et même si nos enfants sont de plus en plus sen­si­bil­isés à l’école, l’éducation est encore loin de leur don­ner l’ensemble des cartes pour devenir des con­som­ma­teurs capa­bles de maîtris­er leur ali­men­ta­tion dans ses com­posantes les plus com­plex­es. Aus­si, si vous avez besoin d’une impul­sion, d’un coach­ing, d’une sen­si­bil­i­sa­tion plus poussée, peut-être trou­verez-vous votre bon­heur auprès :
>des dif­férentes propo­si­tions KléZia : 

-son blog,
-ses recettes,
-ses cours théori­co-pra­tiques (en entre­prise, à domi­cile, en groupe..), 
-sa com­mu­nauté Face­book KléZia pour partager vos recettes, pos­er vos ques­tions, partager vos bons plans…
>ou de ses parte­naires 

Édu­quer la pop­u­la­tion aux enjeux de l’alimentation est aujourd’hui le seul moyen pour ini­ti­er un change­ment sig­ni­fi­catif dans nos habi­tudes ali­men­taires. Vous l’aurez donc com­pris, adopter une ali­men­ta­tion con­sciente est une ques­tion vitale pour nous mais aus­si pour l’avenir de nos généra­tions sur cette planète

One thought on “Mon Assiette Consciente

  1. Bra­vo et mer­ci Raphaëlle pour cet arti­cle très clair qui fait bien le tour des ques­tions impor­tantes pour notre ali­men­ta­tion !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *