A la rencontre de la Ferme de Capdeville

Il y a quelques temps, je ne pen­sais pas pou­voir vous offrir sur le blog le por­trait d’un paysan-pro­duc­teur de fram­bois­es. J’avais même fait une croix sur la pos­si­bil­ité de la tra­vailler dans les douceurs KléZia. Il s’avère que la région en est avare et pour­tant ses con­di­tions de cul­ture ne sont pas en cause. Moi aus­si, je trou­vais ça étrange jusque-là. Des fram­bois­es fraich­es, des tartes à la fram­boise, des glaces à la fram­bois­es, des smooth­ies à la fram­bois­es… On en trou­ve partout et dans tous les mag­a­zines de recettes pour­tant !

Et bien la prochaine fois regardez la prove­nance de celles que vous achèterez… La Fram­boise est un fruit R.A.R.E dans notre région. C’est après avoir épluché tous les annu­aires bio en vain que j’ai, au hasard d’une dis­cus­sion, trou­vé LE pro­duc­teur. Vous voulez savoir, n’est-ce pas ? Allez, en route pour la Ferme de Capdev­ille vers Mon­tauban dans le Tarn et Garonne.

Cette fois-ci, ce n’est pas un chien qui m’accueille mais un trou­peau d’oies. Très effi­cace !


Mr JAYR est là.

Com­ment l’histoire a débuté ? 

Ce domaine de 14 hectares est là depuis 6 généra­tions mais exploité depuis 3 avec mes grands-par­ents. J’y exerce depuis mes 20 ans. Les cul­tures ont quelque peu changé depuis. Aujourd’hui, je tra­vaille sur l’exploitation avec ma femme et deux de mes enfants désireux de repren­dre la suite. 


Depuis quand êtes-vous cer­ti­fié et pourquoi ? 

Nous sommes passés en bio en 2000. Pourquoi ? Par esprit. Ma femme et moi étions très attirés par la nat­u­ral­ité, la sim­plic­ité qui coïn­cidait totale­ment avec la taille de notre struc­ture. La volon­té de rester petit encour­age aus­si la qual­ité.

Quelles valeurs défend­ez-vous et com­ment cela se matéri­alise-t-il au quo­ti­di­en  ?

Nous souhaitons tra­vailler au plus près de la nature et bien sûr en la val­orisant. C’est pourquoi nous tra­vail­lons des cul­tures adap­tées à nos ter­res. Pas d’arrosage ou d’engrais super­flu. La plus grosse con­trainte en cul­ture bio c’est l’enherbement. A côté du tra­vail manuel et du rotofil, nous util­isons un motocul­teur Fer­rari 11 CV qui nous aide à pré­par­er la terre en sur­face tout en con­ser­vant un sol vivant.

 

Que pro­duisez-vous ?

Nous avons débuté avec des volailles (oies, poules, chapon). Nous pro­posons donc des œufs de poule Lhomane. Aucune pro­duc­tion n’est inten­sive ici. Nous faisons un peu de tout. Nous avons 190 poulettes qui ont un accès extérieur her­beux.

Là, il fait chaud. Cer­taines sont ren­trées au poulailler tan­dis que d’autres pren­nent un bain de sable… Dur, n’est-ce pas ?

Nous élevons aus­si des mou­tons de Sologne.

Une viande très qual­i­ta­tive au goût proche du chevreuil… Là, je vous laisse tester !

 

Dans la famille Jayr, on bricole sacré­ment bien, pour le plus grand bon­heur des ani­maux. Regardez ces amé­nage­ments fait-main !

On pour­suit la vis­ite avec le verg­er.

Oh, un artichaut en fleur !

Vous vous sou­venez de la pho­to prise sur le marché d’Escalquens postée sur Insta­gram ?  Et bien là, il est sur pied.

 

Nous avons 3 hectares de pro­duc­tion fruitière et maraichère. Je priv­ilégie les var­iétés rares et anci­ennes.
Pour com­mencer, voilà par ici deux types de Reine-claude. A droite, la Bavay à pousse plus rapi­de et aux branch­es droites, et à gauche la Dorée qui elle, s’étale et pro­duit au bout de 7 à 8 ans. Voilà pourquoi si peu en cul­tivent…

 Ici, ce sont les asperges.

Là, c’était les frais­es. La péri­ode est ter­minée. Comme vous le voyez, il y a une par­celle plus enher­bée que l’autre. Tout sim­ple­ment parce que nous ne sommes passés qu’une seule fois avec le motocul­teur au lieu de deux. 

Nous pro­duisons une var­iété très rouge et goû­teuse, la RUBY

On la testera l’an prochain alors…

Cela fait deux ans que nous nous sommes lancés dans les frais­es. D’abord parce que le ter­rain sem­blait prop­ice étant don­né que mes par­ents en cul­ti­vaient quelques pieds et aus­si par goût.

 Cette année nous nous sommes lancés dans les fram­bois­es. Nous avons plan­té sur 2000 m 2 en avril des var­iétés à gros fruits : des Ver­sailles et des Paris. L’idée est d’avoir un roule­ment sur une péri­ode assez large. La récolte a démar­ré début Juil­let et nous en récoltons encore aujourd’hui. Nous devri­ons théorique­ment en avoir jusqu’en octo­bre.

Que dire à pro­pos de cette cul­ture ?

La fram­boise a surtout besoin d’un sol humide et léger. C’est une plante forestière qui a besoin d’humus. On enrichi nos sols avec les fientes des volailles, du fumi­er bovin du voisin et au besoin d’engrais organique. Pour le moment on lui met le goutte à goutte qui provient d’un puit. L’an prochain nous planterons des noy­ers à chaque extrémité. Il sem­blerait qu’en agro­foresterie, cela soit une heureuse asso­ci­a­tion. Elles auront ain­si assez d’ombre per­me­t­tant de min­imiser l’arrosage et d’éviter les pig­men­ta­tions blanch­es qui les déclassent.

Un petit coup de soleil qui les classe dans la caté­gorie « fruits moches » ou encore « déclassées ». Les pau­u­u­u­vres. KléZia les récupère bien sûr. Elles n’en restent pas moins savoureuses.

Cette année nous n’avons pas eu de souci mais je pense l’an prochain à y met­tre des filets. Depuis 3/4 ans le grand fléau des fruits rouges (fraise, cerise, fram­boise, gro­seille…) c’est la mouche Suzu­ki. La couleur l’attire, elle pique le fruit et la pro­duc­tion est ter­minée.

Un sacré tra­vail de récolte ces fruits rouges ?

C’est cer­tain ! On les ramasse à la fraiche le matin et par­tons les livr­er en suiv­ant. Nous inve­stirons peut-être dans des fri­gos mais finale­ment « le meilleur fri­go c’est bien l’arbre ! »

 

D’autres per­spec­tives de développe­ment ?

Pas for­cé­ment de développe­ment mais plutôt de diver­si­fi­ca­tion. Nous pen­sons à enrichir nos cul­tures de noy­ers, vignes, abri­cotiers, tomates…

 

Toutes ces cul­tures sem­blent très saison­nières. Que se passe t-il le reste de l’année ?

Ma fois, le tra­vail des sols, les con­struc­tions en bois et les ani­maux nous occu­pent pas mal. Ma femme a aus­si choisi de pro­pos­er deux gites et une cham­bre d’hôtes. Bref, c’est plus calme mais pas de tout repos 😉

Avec qui tra­vaillez-vous ?

KléZia est finale­ment le 1er pro­fes­sion­nel de bouche avec qui nous col­laborons.

Où vous trou­ver ?

Vous avez le choix ! Vous pour­rez retrou­ver leurs œufs (à ce jour) à la Bio­coop L’Union, Grandeur Nature Ramonville et L’Ethique Verte Ramonville.

Et leurs autres pro­duits :

*En mag­a­sin : Bio­coop (L’Union, Labège, Quint, Ramonville, Muret, Portet, Colomiers, Tourne­feuille, Pur­pan, Min­imes, L’oustal, Rodez, Ville­franche de Rouer­gue), L’éthique Verte (Ramonville), Pay­sendi­rect (Rodez et Mil­lau)

*Au dri­ve fer­mi­er Toulou­sain, au marché (Ramonville, Ville­franche de Rouer­gue), AMAP Graines de ter­roir.

Si avec ça vous ne le trou­vez pas !

***

Chaque vis­ite est dif­férente, chaque pro­duc­teur a sa par­tic­u­lar­ité. Je suis ravie d’avoir décou­vert ce Domaine unique en son genre et ses beaux pro­duits. J’espère que cet arti­cle, vous aura sen­si­bil­isé à la cul­ture de la fram­boise et à sa pré­ciosité.

Vous pou­vez désor­mais décou­vrir toute la saveur des fram­bois­es de chez vous au tra­vers du nou­v­el Entremet Rose-Fram­boise signé KléZia (Camé­line et Ferme de Capdev­ille).

2 thoughts on “A la rencontre de la Ferme de Capdeville

  1. Est-ce que vous vendez des fram­bois­es directe­ment à votre ferme à des par­ti­c­uliers et si oui à par­tir de quand.? Mer­ci de votre réponse.

    • Bon­jour Françoise.
      Il s’agit d’un por­trait de pro­duc­teur avec qui je col­la­bore pour mes pâtis­series.
      Aus­si, je vous invite à directe­ment pren­dre con­tact avec lui.
      Mer­ci !

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